STRESS
MAIS DE QUOI S’AGIT-IL
Les conséquences du stress sur le milieu de travail sont énormes : absentéisme, baisse de la concentration et de la productivité.
Selon TVA nouvelles (16 janvier 2014), l’absentéisme au travail pour cause de santé mentale est une plaie coûteuse. Elle coûterait 51 milliards $ par année au Canada. La situation stagnerait et aurait tendance même à se dégrader dans certains milieux professionnels du domaine public. « Chaque semaine, près d’un demi-million de Canadiens s’absentent du travail en raison d’un problème de santé mentale, explique Louise Bradley, directrice générale de la Commission de la santé mentale du Canada. »
Dans le Journal de Montréal du 23 juin 2015, Francis Fortier cite un article de l’Institut universitaire en santé de Montréal qui indique que le stress en entreprise représente : -19 % des coûts d’absentéisme, -40 % des coûts de roulement du personnel, -55 % des coûts de PAE (programme d’aide aux employé∙e∙s), -60 % des accidents de travail, -10 % des coûts de régimes d’assurance-médicaments.
Dans cet article il est mentionné que d’ici 2020, la dépression se classera au deuxième rang des principales causes d’incapacité à l’échelle mondiale, juste derrière les maladies cardiaques. De plus, monsieur Fortier mentionne qu’il s’agit seulement des coûts pour les entreprises, mais qu’il est évident qu’il existe des coûts importants pour le système de santé et pour la société en général !!!
Mais qu’est-ce donc que le stress ?
Le stress fait partie de notre vie, que nous le voulions ou non. Il est donc impossible d’éviter le stress. Mais nous pouvons apprendre à mieux le gérer, à l’utiliser à notre avantage.
Le stress existe depuis toujours. Il est une réponse de notre organisme aux défis ou aux dangers de la vie. C’est une réaction, sur le plan physique, que nous avons en commun avec les animaux.
Cette réaction consiste à lutter ou à fuir.
– soit nous luttons s’il le faut, si nous devons faire face à un danger : nous choisissons alors de passer à l’action pour nous protéger,
-ou nous décidons de fuir la situation si nous percevons que notre bien-être est menacé.
Le stress est donc une force positive et naturelle qui contribue à notre survie. Il est indispensable à la vie.
Le terme stress a été emprunté à la physique par un des pères fondateurs de la recherche sur le stress, Hans Selye.
En physique, « stress » signifie la force que produit une tension sur un corps. Exemple: une pièce de métal pliée peut casser due à la force (ou stress) qui est appliquée sur le métal.
Avec le temps, la définition du stress a évolué. En voici quelques définitions.
« Le STRESS est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite. » Dr Hans Selye, 1974.
« Le STRESS est un état de l’organisme quand il perçoit que son bien-être est menacé et qu’il doit utiliser toutes ses énergies à se protéger. » Francine Boucher et André Binette, 1981
« Le STRESS est l’association de deux (2) éléments: une agression ou une stimulation et la réponse de l’organisme à cette agression ou stimulation. » Dr Soly Bensabat, 1989
Il y a une réponse biologique de stress lorsqu’il y a exposition à une situation comprenant l’une ou plusieurs de ces caractéristiques (CINE):
-CONTRÔLE : avoir l’impression d’avoir peu ou pas du tout de contrôle sur une situation.
-IMPRÉVISIBILITÉ : une situation inattendue se produit ou on ne peut pas prévoir à l’avance ce qui va arriver.
-NOUVEAUTÉ : quelque chose de nouveau n’ayant jamais été vécu se produit.
-EGO MENACÉ : nos compétences et notre ego sont mis à l’épreuve. Nos capacités sont remises en question.
Sonia Lupien, Ph.D. 2010
Pour bien connaître et comprendre le stress, il nous faut retenir quatre (4) points essentiels.
1-Les facteurs de stress. Ce sont les stimuli que l’organisme perçoit comme un défi ou une menace à sa préservation ou à la satisfaction de ses besoins physiques ou psychologiques.
2-L’individu, appelé aussi le système amortisseur qui permet de bien gérer les situations de stress. Il est constitué par :
-les moyens que nous avons pour libérer les tensions au fur et à mesure (exercices physiques, relaxation, yoga, tai chi, massage, méditation, etc.),
-notre capacité à bien concilier entre eux les différents secteurs de notre vie-en particulier la vie personnelle et la vie professionnelle,
-notre capacité à organiser notre vie,
-notre capacité à mieux assumer nos besoins fondamentaux,
-notre capacité à nous constituer un solide réseau de soutien et à prendre le temps de le maintenir,
-notre perception des situations (le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide).
3-Les réactions révélatrices de stress. Elles peuvent se manifester sur les plans physique, émotionnel, mental et/ou par un changement de comportement. Elles sont en relation avec la durée, l’intensité du facteur de stress et la qualité du système amortisseur. Ce sont nos signaux d’alarme.
4-Les effets sur la santé physique et/ou mentale de l’individu, ou d’une organisation ou d’une société.
Nous y reviendrons dans un prochain article.
Patrick Vesin, formateur agréé en Gestion du stress par Emploi Québec www.gestiondustress.ca
http://vivreautrement.tv/formations/ (Apprendre à méditer)